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Le peuple métis est sans doute le groupe francophone qui ressent le plus sa
condition minoritaire, comme en témoignent d'abord
les
événements
de la Rivière-Rouge, en 1869-1870, et ensuite la
Rébellion du
Nord-Ouest, en 1885.
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Même si les revendications des Métis de la Rivière-Rouge furent
reconnues par le gouvernement canadien dans la Loi du Manitoba de 1870,
Riel dut se
cacher, puis partir en exil, sa tête étant mise à prix. Ses
compatriotes de la nouvelle province du Manitoba furent victimes de représailles,
parfois sanglantes.
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Après le soulèvement de 1869-1870, un nombre important de Métis
quittèrent leurs terres de la province du Manitoba, qui venait d’être
formée, pour aller rejoindre les noyaux métis dans les futures provinces
de la Saskatchewan et de l'Alberta. Ils connaissaient en effet ces territoires pour y
avoir chassé le bison depuis plusieurs décennies. À partir des
règlements établis lors des grandes chasses un
système politique
métis s’était développé dans la région.
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Si la venue de nombreux Métis de la Rivière-Rouge attisa les
revendications, la Rébellion du Nord-Ouest, en 1885, fut d'abord un mouvement
de protestation paisible. Seule la détérioration des relations de Riel -
qu’on était allé chercher de son exil au Montana - avec l'Église
pouvait laisser présager que des troubles éclateraient. Se prenant pour
le prophète du Nouveau Monde, Riel conduisit « son » peuple à
la révolte contre
le gré du clergé, qui pencha du côté
du gouvernement.
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La rébellion prit fin lorsque Riel se rendit. Certains Métis se
réfugièrent aux États-Unis, d'autres furent emprisonnés
et Riel fut pendu. Certains Métis reçurent des compensations financières
pour les pertes subies, d'autres pas. Une scission se fit entre les Métis de la
rivière Saskatchewan qui continuaient d'affirmer la justesse de la cause de Riel
et Dumont et ceux qui la décriaient.
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La rébellion entraîna aussi la marginalisation des Métis. Il en
résulta une misère qui rendit les individus plus sensibles à la
maladie et à la consommation sans mesure d’alcool. À bien des égards, le peuple
métis ne s'en remet jamais.
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