Québec

1825
Début du mouvement de colonisation vers l'intérieur

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Lorsque Charles Héon s'établit en 1825 dans les Cantons-de-l'Est, il annonce la naissance d’un mouvement de colonisation provoquée par la rareté des bonnes terres agricoles seigneuriales ; parallèlement, la vallée laurentienne devient lentement surpeuplée. Ces deux phénomènes incitent de plus en de familles à se chercher un autre coin de pays où elles pourront s’adonner à l’agriculture. Certaines opteront pour le nord, surtout en direction du Saguenay ; d’autres pousseront vers l'est, dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.

Au nord des régions peuplées, le mouvement de colonisation s’identifie mythiquement à celui de la conquête de la terre promise, où les Canadiens français pourraient loin des anglophones assurer leur subsistance, tout en développant le territoire selon des modèles respectueux de leurs valeurs et idéaux.

Les gouvernements et l'Église jouent un rôle prépondérant dans cette migration intérieure. Elle représente à leurs yeux une solution à la fois pratique et morale au surpeuplement de la vallée du Saint-Laurent et à l'émigration ouvrière vers les États-Unis. L'Église va même jusqu’à fonder des sociétés de colonisation. Le curé Antoine Labelle et une kyrielle de missionnaires colonisateurs encouragent le peuplement des régions vierges.

À partir de 1867, l'État provincial entreprend de lever tout obstacle à la colonisation. Il impose une taxe sur les grandes propriétés foncières afin d'inciter les spéculateurs à vendre leurs terres ; il offre des lots gratuits aux colons ; surtout, il ouvre des chemins et accorde des subsides aux entrepreneurs qui construisent des chemins de fer vers les régions de colonisation.

Mais c’est souvent un eldorado de misère qui attend les colons, même dans les régions au sol fertile. Le travail est rude : il faut défricher, bâtir une cabane, attendre la première récolte et passer de longs hivers sans ressources et dans l'isolement. Sans un chantier, une route ou une voie ferrée à proximité, il n'y a pas de débouchés pour les produits de ceux et celles qui persistent. Plusieurs se découragent et repartent vers les villes.

1810 - Naissance du commerce du bois et de l’industrie forestière (Québec)

Antoine Gérin-Lajoie (1824-1882) (Québec)

Claude-Henri Grignon (1894-1976) (Québec)

Antoine Labelle (1833-1891) (Québec)

Joseph Montferrand (1802-1864) (Ontario)