Québec
 

1840
Début de l’émigration de masse vers les États-Unis

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Dans le second tiers du 19e siècle, la croissance de l’économie américaine constitue un pôle d’attraction majeur pour les Canadiens français, tant chez les cultivateurs qui végètent et s’endettent sur leurs terres que chez les ouvriers des villes en quête de travail. Certains participent à la ruée vers l’or en Californie de 1849. Parmi ceux qui s’installent dans ce nouvel État américain, quelques-uns font fortune dans les affaires. Nombreux sont ceux qu’attirent les grandes étendues de l’Ouest américain, ces nouvelles terres où tout semble encore possible. D’autres migrent vers les régions forestières et minières de la vallée de la Saginaw, dans le Michigan.

Mais surtout, des centaines de milliers de Canadiens français partent pour la Nouvelle-Angleterre. Le clergé et les élites laïques acceptent difficilement cette saignée démographique, symbole criant de l’échec politique et économique du Bas-Canada. Des rangs complets se vident et les autorités religieuses doivent même parfois fermer des paroisses. Beaucoup d’efforts sont déployés pour arrêter le flot, mais rien n’y fait. Au tournant du 20e siècle, les Canadiens français représentent 10 % de la population de la Nouvelle-Angleterre. Ils y possèdent 202 paroisses, 101 missions, 133 écoles primaires, ainsi que 15 académies, collèges commerciaux et internats, sans compter les nombreux cercles et sociétés de toutes sortes.

Bon nombre de ces expatriés finiront par revenir vivre au Québec. Déjà familiarisés avec l’électricité, le téléphone, le cinéma, la presse illustrée, l’automobile, le sport organisé, notamment le base-ball, ils introduisent les nouvelles modes et ouvrent notamment des restaurants ainsi que des studios et des salles de cinéma.

Alphonse Desjardins (1854-1920) (Québec)

Honoré Beaugrand (1848-1906) (Québec)

Emma Lajeunesse dite Albani (1847-1930) (Québec)

Calixa Lavallée (1842-1891) (Québec)