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Manitoba (Vol. LII, no. 7 - 10 janvier 1923) Les cendres du Collège de Saint-Boniface n'étaient pas encore refroidies, la Basilique de Québec fumait encore quand tout à coup notre population était réveillée par le cri: "L'école Provencher est en feu!" Et l'on dira, le hasard!.... Curieux hasard, intelligent hasard! Les journaux, dans leurs compte-rendus, s'évertueront à dire que nous rejetons avec mépris (car le mot anglais scout veut bien dire, rejeter avec mépris)... l'idée de l'incendie voulue, préméditée. Eh bien, non, nous ne rejetons pas avec mépris l'idée que des mains lâches et scélérates mettent le feu à nos institutions publiques. Jusqu'à la preuve claire et nette que ces feux sont bien accidentels nous croyons au contraire, qu'ils sont le fruit d'une action criminelle. L'école Provencher, école publique il est vrai, est sous la direction de religieux qui font tout leur possible, en autant que la loi le leur permet, pour inculquer dans le coeur des enfants confiés à leurs soins, la pensée religieuse et nationale. L'école Provencher est reconnue comme la première institution parmi toutes les écoles primaires de la Province et elle est fréquentée par environ mille enfants de notre ville. La destruction de cette école complète l'oeuvre de la destruction du Collège en jetant le désarroi dans l'enseignement de nos fils et nos petits garçons, et il faudra faire des prodiges pour remédier à cet état de choses lamentable. Ces prodiges se feront car nos maitres de l'enseignement sont accoutumés à ce travail et à ce régime. Toutefois une responsabilité grave incombe à nos autorités quelles qu'elles soient. Il s'agit de prendre toutes les précautions qu'il soit possible de prendre humainement. Si des loups affamés et féroces envahissaient notre ville l'on prendrait les mesures nécessaires pour les disperser; il faut faire de même pour détruire les chiens enragés qui nous menacent. Nos autorités municipales doivent fournir à nos pompiers et à notre police tout ce dont ils ont besoin pour faire face à la situation, mais les gouvernements ne doivent pas de leur côté rester inactifs. Il y a une milice au Canada; cette milice est là, pour la protection des vies et des propriétés des citoyens. S'il faut sortir cette milice des casernes et placer des sentinelles accoutumées et aguerries aux postes dangereux, qu'on le fasse et, que les mêmes moyens que l'on prendrait pour protéger nos places fortes en temps de guerre, soient pris actuellement pour protéger nos institutions qui sont aujourd'hui assiégées par des fous furieux. Il nous semble qu'il est plus important en ce moment de prendre des mesures préventives, même si ces mesures peuvent paraitre exagérées, que de perdre sont temps à ergoter que tous ces incendies sont purement et simplement le fruit des négligences ou d'accidents dûs au hasard. Si, par malheur, un nouveau désastre semblable aux précédents survenait d'ici quelque temps sans que l'on ait pris les moyens ou les mesures nécessaires pour l'empêcher, une lourde responsabilité pèserait sur les épaules des autorités aussi bien gouvernementales que municipales. source: « Encore un Autre! » Le Manitoba 52.7 (10 janvier 1923) : 1. |
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© 2001 Collège universitaire de Saint-Boniface
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