Volet 1 : Privilégier la lecture et l’écrit dans l’enseignement et l’apprentissage des sciences en situation francophone minoritaire
Équipe de recherche
Léonard P. Rivard, cochercheur principal
Martine Cavanagh, cochercheure
Hélène Archambault, Marianne Cormier, Danièle Dubois-Jacques, Pauline Gagné, Deny Gravel, Ndeye R. Gueye, François Lentz, Rodelyn Stoeber, collaboratrices et collaborateurs
Partenaires communautaires
- Bureau de l’éducation française (Éducation, Citoyenneté et Jeunesse Manitoba)
- Division scolaire franco-manitobaine (DSFM)
Buts du projet
- Développer des stratégies pédagogiques qui privilégient la lecture et la production écrite dans l’enseignement et l’apprentissage des sciences de la nature
- Appuyer le personnel enseignant dans l’appropriation de ces pratiques pédagogiques
- Évaluer l’impact de ce programme de formation sur les croyances et les pratiques du personnel enseignant, ainsi que sur celles des élèves
Description du projet
Des enseignantes et enseignants des sciences de la nature en 9e année de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) ont participé à un programme de formation continue avec l’appui de conseillères et conseillers pédagogiques du ministère de l’Éducation, de la Citoyenneté et de la Jeunesse du Manitoba et de la DSFM et des membres du corps professoral de l’Université de Saint-Boniface (USB). Le but du programme était de mieux outiller les élèves en ce qui concerne la lecture et la production de textes scientifiques en salle de classe. Cette recherche-action nous a permis de suivre, d’orienter et d’appuyer le processus d’appropriation de pratiques en littératie pendant plusieurs années.
Plusieurs études ont démontré qu’en comparaison avec les populations anglophones, les élèves francophones en milieu linguistique minoritaire réussissent moins bien lors des évaluations nationale et internationale en sciences, en lecture et en écriture.
Les discours scientifiques ne font pas l’objet d’un enseignement précis dans les cours de français. Cependant, les études démontrent que la langue est une partie intégrante de l’enseignement et de l’apprentissage des sciences. Il importe donc que les jeunes Canadiens et Canadiennes développent ces compétences langagières dans les cours de sciences s’ils veulent participer à une société axée sur le savoir et la technologie. Au Manitoba, les élèves doivent seulement suivre un cours de sciences après la 10e année, alors il est d’une grande importance de rendre l’enseignement des sciences aussi intéressant et pertinent que possible afin que ces élèves n’abandonnent pas prématurément les études dans ce domaine.
État du projet
Plusieurs articles ont été préparés au cours des années : un premier proposait un modèle pédagogique pour l’enseignement des sciences en situation francophone minoritaire (Rivard et Cormier, 2008); un deuxième proposait des pratiques exemplaires pour enseigner la lecture en sciences de la nature (Rivard, Cormier, et Turnbull, 2012); deux autres textes proposaient des pratiques exemplaires pour écrire en sciences (Rivard, 2009; Rivard, Martin et Saurette, 2011); et enfin deux autres examinaient les défis langagiers et identitaires en milieu minoritaire (Rivard et Archambault, 2012; Rivard et Levesque, 2011).
Dix journées de formation destinées au personnel enseignant ont été offertes pendant les trois années du projet (2008-2011). Ces séances ciblaient les pratiques pédagogiques pour la lecture et l’écriture de textes en sciences, ainsi que le rôle de l’oral pour appuyer l’acquisition de ces compétences linguistiques en salle de classe.
Plusieurs instruments ont été élaborés pour évaluer l’impact du programme de formation. Des questionnaires auprès du personnel enseignant et des élèves ont été utilisés régulièrement pendant tout le déroulement du projet pour suivre les changements par rapport aux croyances et aux pratiques. Des entrevues individuelles avec des enseignantes et enseignants ainsi que des entretiens avec des groupes d’élèves ont été réalisés dans les deux dernières années du projet.
Plusieurs séances de travail lors des rencontres avec les enseignants ont été enregistrées et des textes préparés par le corps enseignant ou produits par les élèves au cours de l’étude ont été recueillis.
Activités clés prévues
Nous préparons actuellement une série d’articles en guise d’évaluation du programme de formation des enseignantes et des enseignants.
Équipe de formation et de recherche
Léonard Rivard est le cochercheur principal de cette étude. Il a collaboré avec Marianne Cormier de l’Université de Moncton à l’élaboration d’un document de travail à l’intention du personnel formateur et enseignant sur la lecture en sciences. Ces deux chercheurs ont déjà collaboré plusieurs fois à des projets sur la pédagogie des sciences en situation francophone minoritaire et sur les liens entre la langue et les sciences. Léonard Rivard a collaboré aussi avec Martine Cavanagh de la University of Alberta à l’élaboration d’un document d’appui à l’intention du corps enseignant sur l’écrit en sciences. Ces deux auteurs ont beaucoup publié sur l’écrit : le premier sur le rôle de l’écrit dans l’apprentissage des sciences et la deuxième sur l’enseignement du discours argumentatif dans la classe de français. Danièle Dubois-Jacques, conseillère pédagogique en sciences de la nature au ministère de l’Éducation et étudiante à l’Université du Manitoba dans un programme de maîtrise en éducation, a joué un rôle clé dans l’animation des séances de travail auprès des enseignantes et enseignants en sciences. Rodelyn Stoeber était chargée de la mise sur pied d’outils Internet pour permettre le partage de ressources, la collaboration entre écoles et la construction de savoirs en sciences dans un environnement virtuel et sans frontières. François Lentz, un pédagogue chevronné dans le domaine de la littératie, a animé les séances de formation destinées au personnel enseignant sur la lecture et l’écrit. Rokhaya Gueye enseigne des cours de statistiques à l’USB : elle a appuyé l’équipe de recherche pour les analyses de données. Pauline Gagné a agi comme mentor auprès des enseignants et agente de liaison auprès des écoles de la DSFM pour le projet. La DSFM est un conseil scolaire homogène à l’intention des francophones de langue première et s’étend sur une bonne partie du Manitoba.
Formation à la recherche
Plusieurs étudiants et étudiantes ont travaillé sous la direction de l’équipe, au niveau du doctorat, de la maîtrise, ou même du premier cycle universitaire. Ils ont participé à l’une, l’autre ou à plusieurs phases du cycle de la recherche : recension des écrits, observation en salle de classe, élaboration de questionnaires pour orienter les entrevues, collecte et analyse des données, rédaction de rapports de recherche et diffusion des résultats.
- Heidi Arnason, étudiante à la maîtrise en bibliothéconomie à la University of Alberta, a préparé une recension sur la production écrite en sciences de la nature.
- Wilhelmine Kagazo, étudiante à la maîtrise en éducation à l’USB, nous a appuyés dans l’élaboration d’instruments d’évaluation pour la formation continue.
- Bathelemy Bolivar, étudiant au doctorat à l’Université du Manitoba, nous a appuyés dans la préparation d’une recension d’écrits sur les projets d’évaluation internationale en sciences.
- Sylvie Bohémier, étudiante inscrite au B. Éd. à l’USB, nous a appuyés dans la recherche documentaire et l’analyse des données.
- Morgan Craig, étudiante à la maîtrise en mathématiques à l’Université du Manitoba, nous a appuyés dans la recherche documentaire.
- Rennée Bérard, étudiante inscrite au baccalauréat spécialisé en traduction à l’USB, a traduit certains textes afin de les rendre disponibles dans la deuxième langue officielle du Canada.
- Claude Michaud, étudiant à la maîtrise en éducation à l’USB, a travaillé comme agent de liaison, a préparé des comptes rendus de séances et a présenté une analyse préliminaire de données.
- Annabel Levesque, étudiante au doctorat à la University of Northern British Columbia, a participé à la collecte et à l’analyse de données et a collaboré à la rédaction d’études de cas sur l’enseignement des sciences.
- Ashley Enns, Rachel Desmarais et Luc Martin, étudiants inscrits au B. Éd. à l’USB, ont transcrit et analysé les entrevues des enseignants et des élèves et ont rédigé divers comptes rendus.
Pour de plus amples renseignements sur la mobilisation des connaissances associée à ce volet, veuillez consulter la liste des publications et des communications de l’ARUC-IFO présentée dans la section « Diffusion » en portant une attention particulière aux contributions de L. Rivard et des autres membres de son équipe de recherches.