Québec
1837
Au tournant du 19e siècle, une nouvelle élite francophone formée d'avocats, de notaires, de médecins et de petits marchands s'affirme comme porte-parole de la population canadienne. Elle domine l'Assemblée législative créée en 1791 et met sur pied le Parti canadien, qui devient le Parti patriote en 1827. Malgré leur majorité parlementaire, les membres de cette élite doivent partager le pouvoir avec le Conseil législatif et le Conseil exécutif, qui expriment les vues et défendent les positions du gouverneur général britannique, qui en nomme d’ailleurs les membres. S'inspirant des principes libéraux et démocratiques, le Parti canadien réclame une réforme politique qui donnerait le pouvoir à la majorité d'origine française, en exigeant un Conseil législatif élu – et non nommé – et l'obtention de la responsabilité ministérielle. Sur le plan économique, il cherche à protéger les intérêts des petits producteurs agricoles et s'oppose aux grands marchands britanniques de Montréal, surtout occupés à développer le commerce international. Les sujets de friction sont nombreux et l'Assemblée législative devient un champ de bataille. Les tensions montent au cours des années 1830 et se soldent par le blocage des institutions politiques. En 1834, le Parti patriote, dirigé par Louis-Joseph Papineau, fait adopter par l'Assemblée les Quatre-Vingt-Douze Résolutions qui énumèrent l'ensemble de ses griefs et de ses revendications. Cette radicalisation conduit un certain nombre de députés à se détacher du mouvement. Les autorités britanniques se montrent disposées à faire des concessions : elles nomment par exemple une majorité de Canadiens français aux deux Conseils, mais elles refusent de céder le contrôle de la colonie. Les députés patriotes décident alors de consulter l'opinion publique et organisent, au printemps et à l'été de 1837, des assemblées publiques qui, sur fond de crise agricole, mobilisent la population rurale de la région de Montréal. À l'automne de 1837, le gouverneur réagit en essayant de faire arrêter les principaux chefs patriotes, dont certains s'enfuient aux États-Unis. Les paysans de la vallée du Richelieu et du comté des Deux-Montagnes prennent les armes et affrontent les troupes britanniques et les volontaires loyaux à Saint-Denis, à Saint-Charles et à Saint-Eustache. La rébellion est vite réprimée et quelques leaders sont exilés aux Bermudes. L'année suivante, une nouvelle révolte armée éclate dans les paroisses situées au sud de Montréal et subit le même sort. Cette fois, douze Patriotes sont pendus et une soixantaine d'autres exilés en Australie. |
1834 - Fondation de la Société Saint-Jean-Baptiste (Québec)
1840 - Union des Canadas (Québec)
1841 - Renouveau catholique (Québec)
1970 - Crise d’octobre (Québec)
Honoré Beaugrand (1848-1906) (Québec)