Québec
 

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Papineau

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Joseph Papineau


Rosalie Cherrier Papineau

 

 

Louis-Joseph Papineau

 

Julie Bruneau Papineau

 

 
Bibliothèque et Archives Canada, 1978-39-8, 1978-39-7,
C-001478 et 1978-39-5.

 

La famille Papineau a marqué le destin politique du Québec au 19e siècle.

Petit-fils de paysan et fils d'artisan, Joseph Papineau (1752-1841) est un homme dont le talent n’a d’égal que son ambition. Avec l’aide du curé de Longue-Pointe, une paroisse de l’île de Montréal, le jeune homme entre au Petit Séminaire de Québec. Aussi brillant que travaillant, il suscite l'admiration de ses professeurs.

Après le Séminaire, il s'initie à l'arpentage. En recevant sa commission d’arpenteur en 1773, Joseph Papineau accède à la société bourgeoise ; cette avancée sociale sera déterminante dans l'histoire de la famille. Travaillant pour le compte des sulpiciens, Joseph Papineau développe une connaissance approfondie de la gestion seigneuriale et se bâtit une importante clientèle dans la région de Montréal, où il acquiert plusieurs propriétés. Attiré par le notariat, il fait sa cléricature (1775-1780) et devient un notaire influent. C’est à cette époque qu’il épouse Rosalie Cherrier, fille d'un riche marchand et notaire de la vallée du Richelieu, qui le fera entrer dans sa puissante famille.

Joseph Papineau mène sa carrière avec dynamisme. Il se crée rapidement un réseau de connaissances qu'il utilisera à des fins politiques à partir de 1784. Il est nommé ces années-là administrateur de nombreuses seigneuries appartenant aux sulpiciens et du Séminaire de Québec. En guise d'honoraires, il obtient en 1801 une partie de la seigneurie de la Petite-Nation, dans la région de l’Outaouais ; il achète la partie restante deux ans plus tard.

Joseph Papineau est élu député en 1792. Autodidacte, il a étudié la procédure et l'histoire politique et approfondi la lecture des philosophes européens du 18e siècle qui l'éloignent de la pratique religieuse. Toutefois, ses affaires l'intéressent davantage que la politique, qu’il délaissera en 1804. Mais à la demande de plusieurs électeurs, il y reviendra en 1809, espérant trouver une solution à la crise politique qui sévit alors. Il se retire définitivement de la politique en 1814 pour se concentrer sur le développement de la seigneurie de la Petite-Nation.

Le pouvoir de Joseph Papineau est alors à son zénith, et l’homme n'est pas peu fier de ses enfants : Louis-Joseph (1786-1871), élu député en 1809, est son héritier politique désigné, pendant que Denis-Benjamin s'occupe des affaires de la Petite-Nation, qu'André-Augustin est notaire à Saint-Hyacinthe – où habite leur sœur Marie-Rosalie, épouse du seigneur Jean Dessaules – et que Toussaint-Victor fait des études de prêtrise. Tous profitent des relations de leur père.

En 1817, Joseph vend la Petite-Nation à Louis-Joseph qui, deux ans plus tôt, avait été élu Orateur (président) de la chambre d'Assemblée. Il s'affirme comme le leader du Parti canadien, qui prend en 1826 le nom de Parti patriote, et devient chaque jour plus radical et nationaliste.

À partir de 1830, Louis-Joseph devient lui-même républicain à l'américaine, mais ne peut se résoudre à appuyer l'abolition du régime seigneurial. C'est à contrecœur qu'il entraîne ses compatriotes vers l'insurrection armée, poussé par l'aile radicale de son parti, dont il perd le contrôle.

Forcé de quitter Montréal pour éviter d’être arrêté, il harangue les Patriotes sans toutefois participer lui-même aux combats. Il s'enfuit aux États-Unis où il se brouille avec les chefs radicaux expatriés. Après l'échec de la deuxième insurrection, Louis-Joseph s’embarque pour la France, en février 1839, où le rejoindront sa femme Julie Bruneau et trois de leurs enfants. Pendant son séjour, il entretiendra des contacts avec des libéraux européens.

Amnistié en 1844, il rentre au Québec l'année suivante. Sous la pression de Julie et de ses amis, il revient en politique en 1848. Il se lie au groupe de son ancien lieutenant, Louis-Hyppolite La Fontaine, mais il ne croit pas à l'union du Haut et du Bas-Canada – il favorise plutôt l'annexion aux États-Unis – et il accepte mal de n’être plus le chef. Son frère Denis-Benjamin fait aussi à cette époque de la politique active comme député, comme conseiller exécutif et comme membre de nombreux ministères, dont celui que dirigera son cousin Denis-Benjamin Viger de 1844 à 1846.

Louis-Joseph se retire graduellement de la vie politique et, à partir de 1854, il se consacre à sa seigneurie, comme son père 40 ans plus tôt.

Sa fille Azélie épousera Napoléon Bourassa. Leur fils Henri (1868-1952), petit-fils de Louis-Joseph, reprendra certaines des idées de son grand-père. L’arrière-petit-fils de Louis-Joseph, Talbot Mercer Papineau (1883-1917), sera élevé surtout en anglais et pratiquera la religion protestante. Officier dans l'armée canadienne, il se bat en Europe et engage son cousin Henri dans un débat public sur la participation des Canadiens français à la Première Guerre mondiale. Il sera tué à la bataille de Passchendaele.

1834 - Fondation de la Société Saint-Jean-Baptiste (Québec)

1837 - Révolte des Patriotes (Québec)

1840 - Union des Canadas (Québec)

1854 - Abolition de la tenure seigneuriale (Québec)

Henri Bourassa (1868-1952) (Québec)

Georges-Étienne Cartier (1814-1873) (Québec)