Québec |
Bibliothèque et Archives Canada, C-019195. |
Prêtre, intellectuel et historien controversé, Lionel Groulx est le plus important maître à penser du Québec du 20e siècle. Lionel Groulx fait ses études élémentaires chez les frères de Saint-Viateur, dans sa paroisse natale de Vaudreuil, et ses études classiques au Collège de Sainte-Thérèse-de-Blainville. C'est durant ces années qu'il décide d’endosser la soutane (il sera ordonné en 1903) et qu'il prend goût à la littérature et à l'histoire. Il enseignera ces deux matières au Collège de Valleyfield de 1900 à 1915, avec une interruption de trois années (1906-1909), durant lesquelles il étudie la théologie et la linguistique en Europe, d’où il reviendra avec un doctorat en poche. L’abbé Groulx est sensible à la formation des jeunes. Aussi joue-t-il dès 1905 un rôle important dans l'Association canadienne-française de la jeunesse, créée un an plus tôt. Pour faire connaître aux jeunes – et aux moins jeunes aussi – les vertus chrétiennes et nationales, il multiplie les causeries et les conférences, allant même jusqu’à se faire romancier avec L'Appel de la race (1922) et Au cap Blomidon (1932). Mais son outil privilégié de conscientisation demeure l'histoire. En 1915, il est nommé professeur d’histoire du Canada à l'Université Laval de Montréal, poste qu'il occupera jusqu'en 1949. L’un de ses thèmes de prédilection, et qui à ses yeux est un véritable malheur pour les Canadiens français, est la Conquête de 1759-1760. Inquiet du recul du français partout au Canada, Groulx songe à se faire plus militant. Il devient directeur du mensuel Action française (1920) et le principal animateur de l'organisme du même nom. Dans les pages de la revue, il soulève le problème de la survie des Canadiens français dans un monde industriel et urbanisé dominé par les Anglo-Saxons, et il flirte avec l'idée de la souveraineté du Québec. Pendant les années 30, il publie dans une autre revue, L'Action nationale. Groulx tient les Canadiens anglais responsables de la Grande Dépression et des deux crises de la conscription. Mais ses mots les plus durs sont pour ses compatriotes canadiens-français, notamment les hommes politiques, qui à son avis ne luttent pas avec suffisamment de conviction. Après la Deuxième Guerre mondiale, il se consacre à l'histoire. Il fonde l'Institut d'histoire de l'Amérique française (1947) et publie une magistrale Histoire du Canada français (1950-1951). S’il prend ses distances par rapport à ses jeunes disciples nationalistes, qui à ses yeux négligent leur héritage catholique, il partage néanmoins leur opposition au duplessisme et leur enthousiasme pour les débuts de la Révolution tranquille. 1760 - Conquête britannique (Québec) 1912 - Premier congrès de la langue française (Québec) 1917 - Crise de la conscription (Québec) Napoléon-Antoine Belcourt (1860-1932) (Ontario) Henri Bourassa (1868-1952) (Québec) Charles Charlebois (1871-1945) (Ontario) Diane Desloges (1892-1945) et Béatrice Desloges (1895-1957) (Ontario) Adam Dollard des Ormeaux (1635-1660) (Québec) Gustave Lacasse (1890-1953) (Ontario) Jeanne Lajoie (1899-1930) (Ontario) |