Québec |
|
En 1922, la création de la station CKAC par le journal La Presse marque l’avènement de la radio de langue française au Québec. Quelque vingt ans plus tard, la province compte quatorze stations francophones et plus des deux tiers des foyers (70,6 %) possèdent un poste de radio. Fondée en 1936, la Société Radio-Canada édifie son propre réseau de radiodiffusion. Dès 1945, la société d’État détient trois stations de base à Montréal, Québec et Chicoutimi, et plusieurs stations locales affiliées. La radio, privée ou publique, offre avant tout une programmation de divertissement. CKAC, qui a les meilleures cotes d’écoute, présente à ses auditeurs un répertoire de chansonnettes et de feuilletons burlesques comme Zézette (1938) et Nazaire et Barnabé (1939). Radio-Canada se spécialise dans la musique classique et le théâtre. Dès 1935, apparaît un genre promis à un brillant avenir, le radioroman. Sa popularité culmine à la veille de la guerre alors que prennent l’antenne La Pension Velder (1938), Un homme et son péché (1939) et Jeunesse dorée (1940). La radio joue un rôle primordial dans le rayonnement d’une culture populaire issue de la ville. Le feuilleton radiophonique prend le relais du conteur traditionnel. Même les cultivateurs traient leurs vaches plus tôt pour écouter Un homme et son péché, diffusé en début de soirée ! Au cours des années de guerre, la radio va plus loin en donnant des nouvelles du front. Ainsi les Québécois peuvent-ils suivre attentivement le théâtre des opérations. Après la Deuxième Guerre mondiale, le média devient le canal d’expression de la culture de masse autant que celui de la diffusion des idées et des informations. Il touche tout le monde, et ses animateurs et comédiens deviennent des vedettes. En 1957, on dénombre plus d’une trentaine de stations sur le territoire québécois. Cette expansion n’est que momentanément ralentie par les débuts de la télévision. L’entrée en scène de ce nouveau média oblige tout de même la radio à se redéfinir pour assurer son développement. Les stations radiophoniques concentrent leurs émissions en matinée et en après-midi, aux heures où la télévision ne diffuse pas encore. Elles s’ajustent aussi à leur public composé en majorité de femmes à la maison, de jeunes et d’automobilistes aux heures de pointe. Abandonnant leur traditionnelle programmation de divertissement, comme les radioromans et le théâtre sonore, elles transmettent une information abondante et régulière. Mais elles se distinguent surtout en diffusant les musiques populaires des crooners et des orchestres de jazz américains, des artistes de la chanson française et bientôt, des stars du Rock and Roll. 1933 - Entrée en ondes de CHNC-New-Carlisle (Acadie) 1946-1952 - Inauguration des stations radiophoniques françaises dans les Prairies (Ouest) 1952 - Avènement de la télévision (Québec) 1952 - Entrée en ondes de CFCL-Timmins (Ontario) Maurice Baudoux (1902-1988) (Ouest) Paul-Émile Breton (1902-1964) (Ouest) Claude-Henri Grignon (1894-1976) (Québec) Émile Legault (1906-1983) (Québec) Roger Lemelin (1919-1992) (Québec) René Lévesque (1922-1987) (Québec) |